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14 janvier 2013 1 14 /01 /janvier /2013 16:06

 

A la fin de l'année 2012, la Turquie fêtait un bien triste record : celui du pays qui enferme le plus de journalistes, qui sont au nombres de 76 en ce moment dans les prisons turques. Et ils ne sont pas les seuls à subir l'arbitraire du premier ministre Erdogan. Des centaines d'élus kurdes, députés, maires et conseillers municipaux sont actuellement emprisonnés. Récemment, la répression s'est intensifiée proportionnellement à la droitisation du gouvernement. Rien qu'en novembre, près de 1000 personnes ont été arrêtées à cause de leurs activités politiques. Parmis elles, plus de 260 étudiants, 40 lycéens, et en tout près de 230 mineurs.

 

Les étudiants jouent un rôle important dans la contestation. Le 18 décembre dernier, des centaines d'entre eux ont manifesté contre la venue d'Erdogan à la METU (Middle Est Technical University) d'Ankara. Ils entendaient ainsi protester contre la mise en place par l'OTAN de missiles sur le sol turc dirigés vers la frontière syrienne (voir vidéo à côté). Le bilan est lourd, un étudiant est blessé gravement par un tir de bombe lacrymogène, tandis que les arrestations opérées par la police anti-terroriste s'enchainent les jours suivant.

 

Depuis plusieurs mois déjà les populations turques et kurdes sont soumises à un autoritarisme de plus en plus violent de la part du gouvernement d'Erdogan. Pourtant l'Etat français poursuit sa collaboration militaire et économique avec ce dernier comme si de rien n'était. En effet, l'accord signé le 7 octobre 2011 par l'ancien ministre de l'intérieur C. Guéant permettant à l'Etat turc de pourchasser sur le sol français les réfugiés politiques kurdes est toujours d'actualité malgré le changement de majorité au pouvoir.

 

Alors que prochaine audience du procès de Sevil Sevimli, cette étudiante franco-turque menacée par la justice pour avoir participé à la manifestation du 1er mai et revendiqué une éducation publique de qualité approche, il est temps que le gouvernement français prenne ses responsabilités. L'Union des étudiants communistes appelle Manuel Valls à rompre les accords Guéant avec la Turquie, qui sont une véritable honte pour notre pays. Le gouvernement socialiste doit également peser de tout son poids pour que Sevil soit relaxée !

 

Nous n'oublions pas Pinar Selek, universitaire progressiste turque harcelée depuis 14 ans par la justice de son pays malgré deux acquittements, et qui vit aujourd'hui en exil à Strasbourg. Nous interpellons enfin l'Union Européenne, qui est plus préoccupée par la mise en place de mesures ultra libérales en Turquie que par le respect du droit international et la paix dans ce pays. Contre l'autoritarisme criminel du gouvernement Erdogan, soutenus par l'OTAN et l'Union Européenne, un changement démocratique est possible et nous avons un rôle à jouer dans sa réalisation !

 

Jules Rondeau

Secrétaire à l'international de l'UEC

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