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12 février 2013 2 12 /02 /février /2013 14:42

 

Confessions d’un enfermé


Alohanews est allé à la rencontre d’un homme au destin atypique. Salah Hamouri était un étudiant franco-palestinien en sociologie et militant pour la cause palestinienne.  Une vie ordinaire qui basculera le 13 mars 2005. Il sera enfermé dans les geôles israéliennes pendant plus de sept ans. C’est le récit d’un homme devenu le symbole de la jeunesse citoyenne militante. Un entretien qui casse des barrières. Salah Hamouri revient sur ses conditions de détention, sur la responsabilité des autorités françaises sur sa libération, sur l’affaire Florence Cassez et sur son combat.


Pouvez-vous rappeler aux lecteurs, quels ont été les chefs de votre détention en Israël ?

J’ai été arrêté le 13 mars 2005 pour avoir “l’intention d’assassiner” le rabbin extrémiste Yossef Ovadia et d’être membre du Front Populaire de Libération de la Palestine. J’ai été jugé par un tribunal militaire d’occupation. Ce dernier m’a condamné à sept années de prison.


Quel a été votre quotidien durant les sept années de votre emprisonnement ?

Les prisonniers palestiniens connaissent le but de leur détention: tuer l’être humain et détruire son mental afin qu’une fois sorti, il soit un poids pour sa famille et pour la société palestinienne. Nous faisions tout pour nous organiser, afin d’avoir une vie normale.  Nous organisions des élections discrètes, pour élire nos dirigeants. La vie quotidienne s’organisait par plusieurs comités élus qui s’occupaient de la culture, de l’organisation et de la communication avec les autres prisons.  Par exemple, nous devions lire minimum deux livres par mois, et nous en débattions.  

Par rapport aux visites, normalement, le prisonnier politique palestinien a le droit de recevoir une visite tous les quinze jours. Cette visite s’effectue derrière une vitre. Toutes les conversations s’y effectuent par téléphone et sont enregistrées. Israël a divisé en trois catégories les visites, une pour Gaza, une pour Jérusalem et une pour la Cisjordanie.

Les prisonniers venant de Cisjordanie n’ont pas le droit de recevoir des visites sans que leur famille ait une autorisation militaire. Néanmoins, cette autorisation demande une contrepartie qui favorise la colonisation. Par exemple, l’armée de Tsahal demande à un enfant de collaborer avec les renseignements israéliens pour obtenir une autorisation afin de voir sa mère ou son père. 

Entre 2006 et 2012, les prisonniers de la bande de Gaza n’ont pu recevoir qu’une seule visite de leurs proches. Suite à cela, les prisonniers ont entamé une grève de la faim en 2012 qui a duré 28 jours. Suite à cette grève, quelques prisonniers de Gaza ont pu recevoir des visites. La grève de la faim est le moyen le plus efficace pour les prisonniers politiques pour faire valoir leurs droits. À l’heure où je vous parle, quatre prisonniers sont en grève de la faim. Deux d’entre eux parce qu’ils sont en détention administrative (détention sans procès, sans preuve, renouvelable tous les six mois sans jugement), les deux autres parce qu’ils ont été de nouveau arrêtés, alors qu’ils avaient été libérés lors de l’échange de prisonniers en 2011.

Il faut savoir qu’il y a des prisonniers qui souffrent de maladies et que l’occupation refuse de leur donner des soins adaptés. Actuellement, onze détenus sont atteints du cancer. Israël refuse de les libérer alors qu’ils sont en danger de mort.

Le plus dangereux, c’est qu’Israël se sert des prisons comme centre de recherche. Le gouvernement utilise des prisonniers comme cobayes en testant toute sorte de médicaments. Des médecins internes viennent pratiquer des opérations sur les détenus pour obtenir leur diplôme. 

Il faut savoir que depuis 1967, plus de 300 prisonniers sont morts dans les cellules. Certains corps n’ont pas été rendus à la famille, tant que la peine de l’incarcéré n’est pas terminée. À ce jour, 111 prisonniers sont incarcérés depuis plus de 20 ans. Israël refuse de les libérer malgré qu’ils aient été emprisonnés avant l’accord d’Oslo.


Vous êtes devenu une icône de la résistance palestinienne malgré vous à l’image de Marouane Barghouti. Est-il vrai que vous avez été incarcéré avec lui ?

Oui, j’ai vécu avec lui quelques mois. Je suis devenu une icône de la résistance palestinienne malgré moi. Mais il faut savoir qu’aujourd’hui, il reste 4600 icônes de la résistance palestinienne derrière les barreaux. Je crois que ma liberté est seulement le début d’un long chemin pour obtenir leur libération. 

      

 

 Comment s’est négociée votre libération par les autorités françaises ?

Je crois que mon dossier n’était pas soutenu par le gouvernement français et qu’il était caché au fond d’un tiroir. J’ai senti que je n’ai pas été traité comme un citoyen français à part entière. Nicolas Sarkozy a refusé plusieurs fois de recevoir ma mère, alors qu’il a reçu tous les parents des autres français détenus dans le monde. Il faut rappeler qu’il s’était promis de chercher les Français détenus dans le monde entier. Je crois aussi que la France à l’époque a traité mon dossier en fonction de ses alliances politiques. 

La première fois que j’ai reçu la visite de Christophe Bigot, ambassadeur de France à Tel-Aviv, c’était juste après la libération du soldat franco-israélien, Gilad Shalit. Il m’a dit que la France allait négocier pour que mon nom soit mis sur la liste des prisonniers libérés lors de la deuxième vague d’échange de prisonniers lors de la libération du soldat Gilad Shalit. Dix jours plus tard, j’ai reçu une deuxième visite de l’ambassadeur, m’annonçant qu’il a participé à plusieurs réunions avec 14 ministres israéliens, mais qu’il n’avait pas encore de réponse quant à ma libération.

Un jour après, j’ai été surpris d’apprendre que Christophe Bigot avait été rencontrer le rabbin Yossef Ovadia pour lui demander son avis sur ma libération. Le jeudi 15 décembre, j’ai appris que j’allais être libéré le 18 décembre 2011.  Depuis le début de ma détention, j’ai pu compter sur la mobilisation citoyenne, bien plus que sur la mobilisation du gouvernement. Je remercie toutes les personnes qui ont pris part à cette mobilisation.


Cela fait maintenant plus d’un an que vous avez été libéré, comment arrive-t-on à vivre normalement après un tel traumatisme ?

Je ne crois pas que je pourrai un jour reprendre une vie normale en faisant comme si l’étape de la prison n’avait pas existé. La prison m’a volé sept ans de ma vie. Néanmoins, il y a des choses que je n’aurais jamais pu apprendre si je n’y avais pas été. Malgré la souffrance de l’incarcération, j’ai appris beaucoup de choses qui me resteront gravées : la solidarité, avoir des principes, cultiver l’espoir et surtout toujours garder le sourire et le moral même dans les moments les plus difficiles. Cette épreuve a forgé mon caractère. Depuis ma sortie, j’essaie de rattraper le temps volé par mon emprisonnement.


Vous avez pu suivre au journal télévisé, la sortie de la ressortissante française Florence Cassez en détention au  Mexique. Jugez-vous avoir été soutenu de la même manière ?

La France avait moins de problèmes à créer une crise diplomatique avec le Mexique, qu’avec un état d’occupation. Les médias ont également beaucoup parlé d’elle pendant sa détention et l’ont reçu sur leurs plateaux après sa libération. En ce qui me concerne, seul le journal militant l’Humanité a réellement relayé mon affaire et à ma sortie, peu de médias français étaient présents. À l’inverse de Florence Cassez, je n’ai pas été reçu ni par le Président de la République ni par des ministres. Nous sommes face à un réel “deux poids, deux mesures” aussi bien au niveau de la classe politique qu’au niveau des médias. Dès que l’on touche aux alliés politiques de la France, les droits des citoyens français semblent oubliés. Tout cela confirme l’importance d’une mobilisation citoyenne forte envers la Palestine.

                              

Comment qualifiez-vous le refus de la libération du résistant libanais Georges Abdallah par l’état français bien qu’il a purgé l’entièreté de sa peine ?

Tout d’abord, je veux saluer ce grand combattant de la liberté, à qui j’accorde un grand respect parce que sa volonté et ses principes n’ont pas été brisés par les barreaux des prisons. Comme beaucoup de personnes, je demande la libération immédiate et sans condition de Georges Ibrahim Abdallah. Aujourd’hui plus qu’avant, cette libération doit avoir lieu compte tenu de la décision prise par le tribunal. Malheureusement, le gouvernement français bloque cette libération, et préfère se soumettre à la pression américano-israélienne, au lieu de défendre sa souveraineté nationale.


Vous soutenez une opération ‘J’écris ton nom : Je parraine un prisonnier’ en appui aux prisonniers politiques palestiniens. Quel est le but de cette initiative ?

Il s’agit d’une démarche simple, mais politiquement très forte. Chaque parrain s’engage à envoyer une lettre par mois à son filleul (en anglais ou en arabe), tout en sachant que les prisonniers ne peuvent pas y répondre. Le parrainage permet de faire comprendre aux prisonniers qu’ils ne sont pas seuls et de prouver à cette occupation qu’il y a des milliers de citoyens en France et partout dans le monde qui soutiennent la lutte et les droits des prisonniers. C’est aussi une sorte de protection pour ces détenus. Cette mission simple est une part de la mobilisation et de la solidarité entre tous les femmes et les hommes libres du monde. Pour y participer, il suffit de s’inscrire sur http://www.france-palestine.org/Parrainer-un-e-prisonnier-e


Quel est votre combat aujourd’hui ?

Je milite pour le droit des prisonniers politiques palestiniens. En Palestine, en France ou dans mes conférences à travers le monde, je m’efforce de faire connaître la situation des prisonniers palestiniens pour mobiliser le plus de monde afin d’obtenir leur libération.


Propos recueillis par Mouâd Salhi

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23 avril 2012 1 23 /04 /avril /2012 11:33

 

 

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Citoyen d'Honneur de la ville depuis le 7 Mars 2010, Salah Hamouri sera présent à :

Grenay le 9 Mai

à partir de 20h

à l'espace Coutteure.

 

 

Salah est la symbole de la lutte pour une Palestine libre et pour la libération des prisonniers politiques à travers le monde.

 

Les jeunes communistes seront naturellement présent pour accueillir celui qui, par son combat et sa détermination, représente l'espoir.

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4 avril 2012 3 04 /04 /avril /2012 11:29

 

Salah Hamouri est un jeune franco palestinien, né le 25 avril 1985, condamné à 7 ans de prison par un tribunal militaire israélien, illégal au regard du droit international, après 3 ans d’incarcération arbitraire sans jugement. Il a été inculpé en 2005, son dossier ne reposant que sur des suppositions, sans preuves matérielles, clamant haut et fort son innocence.

L’unique geste que le président Sarkozy aura produit en 6 ans est d’avoir demandé poliment au gouvernement israélien la libération de Salah le 18 décembre 2011, soit 20 jours de peine supplémentaire. Salah témoignera à sa libération, de sa grève de la faim dénonçant les conditions d’incarcération inhumaines et des efforts de son Comité de Soutien présidé par Jean-Claude Lefort grâce à qui il doit sa libération et dénonce les « efforts » tardifs et timide de l’Etat Français. Le Mouvement Jeunes Communistes de France a lui aussi participé activement à la lutte pour sa libération en multipliant les interpellations au gouvernement par courrier, les initiatives militantes de terrains et envers les médias pour rompre le silence sur la situation de Salah, ainsi que des 11 000 prisonniers politique palestiniens.

Aujourd’hui Salah, vient nous rendre visite en France. Le Comité National de Soutien, conscient de la grande implication du MJCF pour la libération de Salah, nous a proposé d’organiser le mercredi 25 avril son anniversaire. Ce moment constitue pour nous un honneur. Nous souhaiterions que ce soit l’occasion pour Salah de fêter son premier anniversaire libre depuis 7 ans en compagnie de tous ceux et toutes celles qui ont participé à sa libération, et plus largement tous les sympathisants de la cause palestinienne. C’est pourquoi le MJCF organise un grand concert au Cabaret Sauvage (Paris) en mettant à l’honneur Salah le jour de ses 27 ans libre d’exister. Nous vous annonçons que le Mouvement Jeunes Communistes organise un grand concert pour notre compatriote franco palestinien, Salah Hamouri :

EXISTER, C’EST RESISTER, Le Mercredi 25 avril à partir de 19h Au Cabaret Sauvage à Paris. La place est à 15,00€ pour permettre l’autofinancement de l’évènement.

Plusieurs artistes et personnalités ont été sollicités et n’ont pas hésité à répondre présent pour Salah et pour la Palestine. Nous sommes donc heureux de vous annoncer que se produiront bénévolement GAZA TEAM, ZEP, TIERS MONDE, MEDINE et KERY JAMES. Il est possible que d’autres artistes viennent faire une apparition eux aussi tel que HK et COART.

Les personnalités telles que Patrick Le Hyaric (directeur de l’Humanité et député européen), Jean-Claude Lefort (Coordinateur du Comité National de Soutien à Salah) et Pierric Annoot (Secrétaire Général du MJCF) seront présents. Nous avons également sollicité, Monsieur Hael Al Fahoum, ambassadeur et chef de la mission palestinienne en France pour une intervention.

Dès maintenant, vous pouvez acheter vos places ou/et souscrire à l’évènement. Attention les places sont limitées et aucune vente sur place ne sera assurée ! Nous vous donnons rendez-vous le 25 avril avec Salah à nos côtés pour danser, chanter, rire et partager ensemble cet évènement extraordinaire !

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2 avril 2012 1 02 /04 /avril /2012 11:24

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Nous avons appris ce dimanche 1er avril que les autorités israéliennes avaient enfin apposé le tampon nécessaire à la libre circulation de Salah, dans son passeport. Salah vient donc en France et dans le Pas-de-Calais.

Nous vous donnerons des précisions prochainement.

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30 mars 2012 5 30 /03 /mars /2012 12:04

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Ce jeudi 29 mars, 18 h30, Salah n’a toujours pas le tampon sur son passeport pour circuler librement. Son avocat a fait une nouvelle demande aujourd’hui auprès des services israéliens du ministère de l’intérieur. Sans aucun résultat ni la moindre explication. Silence total mais… pas de tampon.

 

Les diplomates français, à Paris ou en poste à Tel-Aviv et à Jérusalem, ont fait savoir à la famille qu’ils sont intervenus et qu’ils interviennent toujours auprès de l’ambassade d’Israël en France que des autorités sur place. Selon nos informations ils n’obtiennent pas plus d’explications. Les autorités israéliennes feignant de ne pas savoir…

 

Demain ce sera le week-end sur place. Et le 5 avril au soir commence la Pâque juive qui durera jusqu’au 15 avril. Ne resteront plus que 5 jours – à partir de dimanche – jusqu’à la Pâque juive.

 

Nous souhaitons, dans ces conditions, vous encourager à poursuivre les efforts entrepris vers les autorités françaises et israéliennes, notamment auprès de l’ambassade d’Israël en France.

 

Ambassadeur Yossi Gal. 3, rue Rabelais - 75008 Paris

 

Fax : 01.40.76.55.55

 

Courriel : information@paris.mfa.gov.il

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28 décembre 2011 3 28 /12 /décembre /2011 11:07

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Lettre au président de la République à propos des attaques contre Salah Hamouri

 

 

Monsieur le Président de la République,

Nous souhaitons attirer votre attention, sur les déclarations de haine qui prolifèrent dans les médias et sur les sites internet, depuis la sortie de notre jeune compatriote Salah Hamouri.

Certains médias israéliens affirment que dès sa sortie, il aurait déclaré lors d’une interview à l’agence Reuters que « le rabbin Yossef Ovadia mérite la mort ». Propos aussitôt démentis par Salah Hamouri lui-même, par voie de communiqué de presse, ainsi que par les journalistes de l’agence Reuters, preuve à l’appui, puisque l’entretien été enregistré.

 

La polémique ne cesse malgré tout de prendre de l’ampleur depuis deux jours en Israël, comme ici en France.

Le site « Jssnews.com » a publié un article au titre évocateur «  : « Salah Hamouri mérite t-il de mourir ? » où sa mère est directement cité « Denise Hamouri peut être fière d’avoir mis au monde un assassin ». Monsieur Pasquier, président du CRIF a pour sa part signé un éditorial, qui reprend cette information erronée, intitulé « Salah Hamouri et Gilad Shalit », où les erreurs et les contre vérités concernant le cas de Salah Hamouri sont flagrantes.

Il n’est pas le seul, bien au contraire, puisque même les journalistes qui sont censés vérifier leurs informations et croiser leurs sources, ont montré encore une fois leur méconnaissance du cas de Salah Hamouri. Pour David Pujadas, il est devenu « le soldat Hamouri » comme Monsieur Longuet, ministre de la Défense, il y a quelques semaines. Mme Perrier Amélie, de France Culture, affirme que Salah a été enfermé pour « le meurtre d’un rabbin », que vous avez-vous-même consulté en vue de la sortie de notre compatriote... Cela pourrait en devenir comique si le fond de l’affaire n’était pas si grave !

Mais le pire est atteint à la conclusion de l’éditorial de Monsieur Prasquier : « L’un, parmi les premiers mots qu’il a prononcés à sa libération a parlé de paix entre les Israéliens et les Palestiniens (Gilad Shalit), l’autre a parlé de meurtre (Salah Hamouri). Nous serons durablement scandalisés par ceux qui rendront les honneurs à Salah Hamouri quand il viendra en France. ». Comment ne pas comprendre cette déclaration, comme une incitation à la haine qui fait craindre aujourd’hui le pire pour la sécurité et l’intégrité physique de Salah Hamouri, mais aussi de sa famille et de ses proches, directement visés par ses attaques calomnieuses.

 

Nous pensons que Salah Hamouri a la droit à la tranquillité aujourd’hui, après s’être fais volé presque 7 ans de sa vie par une armée coloniale.

Faut-il rappeler que Salah Hamouri fut arrêté illégalement à un des quelques 220 checkpoints en 2005 qui cisaillent la Cisjordanie ?

Faut il rappeler qu’il fut jugé par un tribunal militaire d’occupation en 2008, illégal au regard de l’ONU, pour un « délit d’intention », sans preuves, ni témoins ?

Faut-il rappeler, qu’il a purgé l’intégralité de sa peine dans un silence médiatique assourdissant et gouvernementale assez flagrant ? Faut-il rappeler, qu’il a même effectué près de 21 jours de plus de prison ; et que durant cette période, ses conditions de détentions ne respectaient pas les droits humains les plus fondamentaux comme certains le rappellent aujourd’hui...

Alors nous pensons que Salah Hamouri a traversé assez d’épreuves comme cela, pour qu’aujourd’hui on le laisse se reconstruire sereinement et profiter des retrouvailles avec sa famille.

 

Ne reculons pas alors que le chemin vers la paix est tracé !

Puisque vous semblez sensible à la culture allemande, je me permets de citer Johann Friedrich von Schiller, célèbre dramaturge et poète allemand du 18ème siècle qui disait : « La paix est rarement refusé aux pacifiques ». Salah Hamouri est un de ceux-là, comme des milliers de Palestiniens et d’israéliens qui militent pour une paix juste et durable dans le Proche et Moyen-Orient.

Alors ne lui refusons pas la paix ! Ni à lui, ni à tous ceux qui là-bas et partout dans le monde se mobilisent pour que le droit, la justice et la dignité humaine soient respectés et appliqués.

Loin d’être un conflit communautaire et religieux (comme certains veulent nous le faire croire ou penser), ce conflit, et surtout les moyens de le résoudre, sont seulement d’ordre politique.

La solution est aujourd’hui connue. Cela passe par un vote positif au conseil de sécurité et à l’assemblée générale de l’ONU dans la prochaine période pour accepter la Palestine comme 194ème État membre de cette institution. Même si ensuite, le chemin restera long concernant la question du mur, des colonies, du retour des réfugiés, de l’accès à l’eau, des prisonniers politiques...

Alors, Monsieur le Président de la République, nous nous joignons au comité national de soutien à Salah Hamouri, coordonné par Monsieur Lefort, pour vous demander de prendre les mesures nécessaires pour garantir la sécurité de Salah Hamouri et des proches, à Jérusalem, mais aussi lors de ses prochaines venues en France, quand il souhaitera venir pour remercier tous ses soutiens.

Nous vous prions également de demander à monsieur Prasquier des excuses publiques pour rectifier ses propos, dont l’ambigüité nous laisse croire que Salah Hamouri pourrait être en danger à l’occasion d’une visite en France.

Et nous vous demandons d’avoir la même position à l’ONU, que lors du vote positif à l’UNESCO, pour avancer vers le chemin de la paix, comme des millions de Français l’encouragent en ce moment.

Enfin, plutôt que de tout mettre en œuvre pour casser un droit institutionnel comme le droit de grève à propos des agents de sécurité des aéroports, il me semble qu’il serait plus digne et plus conforme à votre fonction présidentielle d’exiger le respect du droit international.

Comment les autorités françaises, européennes et l’ONU ont elle pu accepter un condamnation prononcée par un tribunal militaire d’une armée d’occupation ? Cela est illégal au regard du droit international. Quel texte de droit international permet de condamner au nom du « délit d’intention » ?

Le gouvernement français se grandirait également à demander réparation du terrible préjudice qu’ont subi Salah Hamouri et sa famille.

 

Recevez Monsieur le Président, mes sincères salutations républicaines,

Pierric Annoot

Secrétaire général du Mouvement Jeunes Communistes de France

 

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20 décembre 2011 2 20 /12 /décembre /2011 11:16

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En exclusivité pour Avant Garde, le jeune franco-palestinien tout juste sorti de prison revient sur son incarcération, son combat avec les prisonniers politiques palestiniens et celui de tout un peuple pour vivre dans la paix et la liberté.

envoyée spéciale

 

Quel est ton état d’esprit maintenant que tu es sorti de prison ? Quels sont tes projets pour les jours et années à venir ?

J’ai le sentiment de la liberté, c’est un sentiment extraordinaire. Je ne peux pas l’exprimer avec des mots parce que c’est vraiment une chose extraordinaire. J’ai beaucoup de choses à dire aux gens qui m’ont soutenu et aussi aux jeunes communistes qui étaient avec moi pendant cette détention. La liberté est je crois un droit pour chacun d’entre nous. A chaque personne privée de liberté, je lui souhaite de recevoir le soutien que j’ai reçu.

Mes projets pour les prochains jours, c’est de rester avec ma famille et mes amis. Je n’ai pas le droit de quitter la Palestine pendant les trois prochains mois. Après cette date, je vais essayer de venir en France pour rencontrer tous les gens qui étaient avec moi pendant cette détention.

Ensuite je reviendrai pour reprendre mes études en sciences politiques à l’université et chercher du travail. J’aimerais bien que ce travail se fasse avec les Français avec qui on a lutté ensemble.

 

Peux-tu nous parler des conditions de détention et des combats menés par les prisonniers ?pompom 1

Les circonstances d’emprisonnement des prisonniers politiques sont appliquées par un gouvernement qui vise toute la vie Palestinienne et surtout les prisonniers. Ces dernières années, il y a eu beaucoup de restrictions sur les conditions de vie des prisonniers. Il nous était interdit de recevoir des livres pendant deux ans ou de suivre des études par correspondance. Beaucoup de prisonniers sont isolés mais il y aussi des jeunes et des enfants Palestiniens détenus dans les prisons qui ont une vie très difficile.

 

Alors suite à ces attaques contre nos conditions de vie, on a décidé, nous les prisonniers, de planifier une grève de la faim pour arrêter ces attaques contre nous, récupérer les droits qui nous ont été pris et surtout mettre fin à l’isolement des prisonniers politiques. Cette grève de la faim a duré 20 jours et on est arrivés à un accord avec l’administration de la prison qui a dit que cet accord serait appliqué pendant trois mois, mais pour le moment, rien n’est appliqué. Si l’administration n’applique ces accords, les prisonniers reprendront la grève de la faim.

 

Il y a également des restrictions sur les visites des familles. Normalement je recevais des visites tous les 15 jours, mais certains prisonniers de la Bande de Gaza n’ont pas reçu de visites depuis plus de 10 ans. Depuis 2006 (enlèvement de G.Shalit), aucune famille de la Bande de Gaza n’a pu visiter leur fils dans les prisons. Des prisonniers de Cisjordanie sont également privés de visites, toujours sous un prétexte sécuritaire alors que nos visites se déroulent derrière une vitre, avec un téléphone qu’ils écoutent. Ce n’est pas un moyen de domination sur les prisons mais c’est un moyen de destruction de la vie des prisonniers.

 

Quelle est ta vision de la situation politique en Palestine, notamment dans le contexte d’adhésion à l’ONU ?pompom 2

Nous sommes un peuple sous occupation, un peuple qui a le droit à la résistance, et ces droits sont reconnus au niveau international : le retour des réfugiés, un état Palestinien sur les frontières du 4 juin 1967 sont des décisions prises par les Nations Unies et qu’Israël refuse toujours d’appliquer.

 

En ce qui concerne la politique Palestinienne, nos dirigeants doivent en finir avec cette division politique entre les deux grands partis Palestiniens – le Fatah et le Hamas – parce que cette division-là est un cadeau pour l’occupant, pour continuer à réprimer notre peuple. Cette réconciliation doit prendre place le plus vite possible et permettre de reconstruire l’OLP  - Organisation de Libération de la Palestine qui rassemble de nombreux partis palestiniens – sur des bases démocratiques pour qu’elle puisse contenir tous les partis palestiniens nationaux et islamistes et qu’elle reste ainsi le représentant du peuple Palestinien partout dans le monde. Nous devons arriver à un programme commun de tous les partis pour avancer vers notre but, pour la liberté, l’indépendance et le retour des réfugiés.

 

La demande de reconnaissance de la Palestine aux Nations Unies est la réponse directe à l’échec de la compromission d’Oslo. Personnellement, j’ai toujours appelé à arrêter les négociations qui offrent le minimum au peuple Palestinien, tellement l’équilibre des forces est en faveur de l’occupation. Cette demande d’entrer aux Nations unies est une demande légitime, une demande qui doit être soutenue par tous les pays et surtout par la France. Nous, comme tous les peuples du monde, avons bien le droit de vivre en liberté, sans occupation et sans répression.

 

Que les jeunes communistes de France continuent là bas, moi ici avec mes camarades, notre projet collectif, notre lutte commune pour notre but et leur but humain, pour la justice sociale et la liberté. Je veux les remercier, au nom des prisonniers palestiniens, au nom de ma famille et en mon nom pour l’immense soutien que j’ai reçu de leur part. Leur soutien pendant ma détention était le pont d’espoir qui m’a soutenu moralement et psychologiquement, qui m’a aidé à continuer cette lutte contre toutes les difficultés de la prison.

 

Entretien réalisé par Elsa Lefort

 

http://www.lavantgarde.org

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20 décembre 2011 2 20 /12 /décembre /2011 09:09

 

"Que les jeunes communistes de France continuent là bas, moi ici avec mes camarades, notre projet collectif, notre lutte commune pour notre but et leur but humain, pour la justice sociale et la liberté. Je veux les remercier, au nom des prisonniers palestiniens, au nom de ma famille et en mon nom pour l'immense soutien que j'ai reçu de leur part. Leur soutien pendant ma détention était le pont d'espoir qui m'a soutenu moralement et psychologiquement, qui m'a aidé à continuer cette lutte contre toutes les difficultés de la prison."

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18 décembre 2011 7 18 /12 /décembre /2011 22:35

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Le jeune franco-palestinien, Salah Hamouri, emprisonné injustement depuis 7 ans après avoir été condamné par un tribunal militaire illégal, a été libéré ce dimanche 18 décembre 2011 à 21h00 où il a pu enfin rejoindre sa famille.

Il a été libéré avec 549 autres palestiniens. C'est grâce à la mobilisation de milliers de militants anti-impérialiste que cela a put être possible et nous remercions ainsi tous les camarades ayant contribués à faire entendre cette cause.

 

La fédération jeunes communistes du Pas-de-Calais exprime toute sa joie et souhaite à Salah Hamouri de rattraper ces 7 années de sa vie perdue avec sa famille.

 

Cependant, il reste encore beaucoup de prisonniers palestiniens enfermés dans les geoles israëliennes. Nous ne les oublions pas et nous continuons le combat pour exiger leur libération.

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15 décembre 2011 4 15 /12 /décembre /2011 11:12
 
 C’est avec une grande émotion que nous venons d’apprendre que Salah Hamouri fait partie de la seconde vague des prisonniers politiques palestiniens qui seront libérés dimanche ou lundi prochain.
 

Nos premières pensées vont bien évidemment à Salah, à ses parents Denise et Hassan, à son petit frère et à sa petite sœur, qui après presque 7 ans de séparation vont enfin pouvoir se retrouver.

Il retrouve enfin la liberté après avoir été condamné par un tribunal militaire illégal au regard de l’ONU sans qu’aucune preuve n’ait été apportée quant à sa culpabilité sur les deux chefs d’inculpation dont il était accusé.

Nous lui souhaitons tous nos vœux de bonheur pour la suite et de réussite dans tous les projets qu’il a nourrit pendant son emprisonnement.

 

Pour Pierric Annoot, secrétaire général du MJCF « C’est une formidable nouvelle pour Salah, sa famille, ses proches et tous ceux qui ont lutté pour sa libération. Néanmoins n’oublions pas que l’injustice s’est ajoutée à l’arbitraire d’une condamnation, car Salah aura purgé 15 jours de prisons supplémentaires. Restons vigilants et mobilisés jusqu’à sa libération effective. La libération de Salah constitue un formidable point d’appui pour continuer la lutte pour la libération de tous les prisonniers politiques et pour la Palestine ! »

 

La mobilisation populaire paie toujours !

 

C’est une formidable victoire pour tous ceux qui ont lutté pour sa libération et en premier lieu son comité de soutien présidé par Jean Claude Lefort qui regroupait de nombreuses personnalités politiques, syndicales et associatives de tous horizons.

Les jeunes communistes ont aussi apporté largement leur pierre à cette mobilisation en contribuant à faire connaitre le sort de Salah par des débats, des concerts de soutien ; en faisant signer plus de 40.000 pétitions exigeant sa libération ; en interpellant des ministres et des députés publiquement mais aussi par des courriers officiels à de maintes reprises ; en demandant à de nombreuses villes qu’il soit fait citoyen d’honneur aidés par des élus communistes de leurs villes ; en organisant des dizaines de rassemblements larges et unitaires partout en France ; en recouvrant tous les murs des villes, des facs et des lycées de son portrait....

 

La lutte continue pour la liberté, le respect du droit et la paix en Palestine ! député du Fatah emprisonné depuis 2002, mais aussi de celle de tous les prisonniers politiques. Pas de paix possible sans la libération de tous les prisonniers politiques.

Nous continuerons le combat pour exiger la libération de Marwan Barghouti,

Elle est d’autant plus nécessaire que depuis octobre et la libération des 450 premiers prisonniers politiques, l’état d’Israël a arrêté de nouveaux 200 palestiniens. Cette politique arbitraire, injuste et contraire à tous les droits internationaux menée par le gouvernement israélien le plus à droite depuis 1948 est une impasse dans le processus de paix.

 

Enfin, nous appelons la France et les pays de l’Union Européenne à prendre leurs responsabilités dans la résolution de ce conflit, ce qui passe par un vote positif au conseil de sécurité et à l’Assemblée Générale de l’ONU pour que la Palestine soit reconnue comme un état plein et entier.

 

Enfin, il faut que la France et les pays de l’Union Européenne parlent d’une voix forte et déterminée pour faire respecter le droit des Palestiniens et qu’Israël respecte enfin les résolutions de l’ONU concernant le mur, les colonies, le droit au retour des réfugiés, la question de Jérusalem et celle des prisonniers politiques.

Liberté pour tous les Palestiniens ! Liberté pour la Palestine !

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