Vendredi 15 février avait lieu une nouvelle audience du procès de Sevil Sevimli. Comme à la précédente, un représentant de l'Union des étudiants communistes était présent au tribunal de Bursa. La journée s'annonçait difficile, puisque deux avocats des co-accusées de Sevil étaient emprisonnés depuis près deux semaines. Après une après-midi de débat tendu, le verdict est tombé : Sevil est condamnée à cinq ans et deux mois de prison ferme pour « propagande d'une organisation terroriste » et « participation à une action d'une organisation terroriste », l'organisation en question étant le DHKP-C, un parti d'extrême-gauche interdit. La justice a pourtant reconnu qu'elle n'en était pas membre. Point positif, en attendant la tenue du procès en appel Sevil a enfin obtenu la permission de quitter le territoire turc qui lui était refusée depuis plusieurs mois, en échange d'une caution d'environ 5000 euros. Parmi ses co-accusées, quatre ont été acquittées et une condamnée à trois ans de prison ferme.
Pour rappel, les principaux chefs d'inculpations étaient d'avoir participé à la manifestation du 1er mai, à un mouvement étudiant pacifique réclamant l'éducation gratuite, à un concert public de Grup Yorum, un groupe engagé ainsi qu'à une commémoration en l'honneur d'un syndicaliste assassiné, de posséder le Manifeste du parti communiste de Karl Marx et d'avoir diffusé une revue (pourtant autorisée) marquée à gauche. Ainsi va la justice turque, qui vous qualifie de terroriste et vous enferme lorsque vous tentez d'exercer vos droits démocratiques. En Turquie, près de 900 étudiants sont actuellement emprisonnés pour délit d'opinion, tandis qu'environ 3000 d'entre eux sont en cours de procédure judiciaire. L'UEC rappelle que c'est avec ce système répressif que le gouvernement français prétend travailler en ayant signé des accords de coopération antiterroristes qui prévoient l'extradition de réfugiés politiques ainsi que la « gestion démocratique des foules ».
L'Union des étudiants communistes salue le courage et la détermination de Sevil Sevimli qui n'a jamais baissé les bras face à cet appareil répressif turc arbitraire et liberticide. Plus qu'un symbole de la répression qui s'abat sur le milieu étudiant, Sevil représente cette jeunesse qui se bat pour une société plus juste et plus démocratique. Nous restons vigilants quant à son retour en France et nous serons à ses côtés jusqu'à la fin de la procédure pour réclamer son acquittement, ainsi que la libération des 900 étudiants turcs prisonniers politiques. Par ailleurs, les étudiants communistes mettront en place des collectes de solidarité dans de nombreuses universités afin de participer au paiement de la caution.
Liberté pour Sevil ! Liberté pour tous les étudiants prisonniers politiques !
Jules Rondeau, secrétaire à l'international