La situation en Syrie, au Mali, en Palestine (la liste est longue !) est catastrophique et pourtant l'ONU, qui a pour mission première la conciliation entre les Nations pour le maintien de la paix, ne semble pas prendre les dispositions nécessaires pour sortir ces pays et ces peuples de l'ornière de la guerre et de l'oppression. Ces peuples ont pourtant un point commun : comme nous ils aspirent à la paix et à la liberté. Ils veulent jouir au même titre que n'importe quels autres peuples des droits inscrits dans la déclaration universelle des droits de l'Homme. Pourquoi n'y a t-il donc pas de réponses satisfaisantes des Nations Unies sur ces dossiers et sur bien d'autres ? Voici quelques pistes de réflexion.
Il y a un point de départ évident quand on s'intéresse un peu à cette institution : son fonctionnement. Plus que ce fonctionnement en réalité, ce sont les rapports de force qu'il faut étudier : 5 pays ont un droit de véto, ce qui leur donne un poids considérable. Le droit de véto donne aux Nations en question une prédominance dans les échanges et dans les projets de résolution qui ne peut être dissocié de la politique étrangère que chacune d'entre-elles mènent. On pense bien entendu et plus particulièrement aux États-Unis. Ce droit de véto concorde avec le contexte politique de 1945, date à laquelle l'ONU a vu le jour : il a été accordé aux peuples du camp des vainqueurs de la seconde guerre mondiale. Si l'idée pouvait être plus ou moins légitime à l'époque, est-elle toujours d'actualité à l'heure où les équilibres mondiaux ont été bouleversés ?
Depuis nous avons connu la guerre froide, l'avènement de puissances émergentes, comme l'Inde ou le Brésil, et la mondialisation qui s'est brutalement accélérée lors de la seconde moitié du XXème siècle. Il semble donc tout a fait adéquate de réfléchir à non seulement élargir le conseil de sécurité qui est la pièce maîtresse de l'institution, mais à revoir aussi la copie sur la question du droit de veto, surtout que nous gardons tous en mémoire l'offensive américano-britannique en Irak contre l'avis même des Nations Unies ! Il faut donner la possibilité à l'ONU pour, que demain, ce type de comportement ne puisse plus se reproduire.
Poussons maintenant le raisonnement plus loin et titillons les belles personnes. Il faut une réforme complète de l'ONU pour que cette organisation devienne enfin et réellement démocratique dans son fonctionnement, nous l'avons dit. Plus encore, il faut travailler à ce que les marchés financiers et les intérêts économiques e commerciaux des Nations poids lourd de l'ONU ne dictent plus où on peut faire la paix et où on ne le peut pas et où surtout on ne le doit pas. Il faut remettre la paix, la liberté, les droits de l'Homme au coeur des préoccupations de l'ONU. Des yeux s'écarquillent et des fronts se plissent sans doute mais la réalité est belle et bien celle-ci. Il faut en finir avec les alliances de principes militaro-économico-industrialo financiers qui encouragent la guerre à certains endroits du globe et font vivre richement les sociétés productrices et exportatrices d'armes. Oui! La guerre profite à des actionnaires assassins qui n'ont pas peur de se salir les mains pour empocher le pactole.
En fait, le murmure lointain qui retentit peut-être à vos oreilles nous dit qu'il faudrait mettre fin au système capitaliste qui "porte en lui la guerre comme la nuée porte l'orage" nous disait Jaurès. Un Jaurès français qui nous rappelle que la France, pays des droits de l'Homme, doit se montrer exemplaire. Oui, les communistes luttent pour le désarmement nucléaire de la France et du monde, pour mettre fin à la politique dite de "France-Afrique" aux vieux relents colonialistes et avec le soutien à des chefs d’États peu scrupuleux lorsqu'il s'agit des droits de l'Homme et de la liberté d'expression entre-autre.
Pour conclure la chose et rester à une échelle franco-française, nous étions les candidats de la paix lors de l'élection présidentielle de mai dernier. Rappelons à François Hollande que nous sommes la gauche et qu'il faut gouverner à gauche y compris et surtout sur les questions diplomatiques. Refusons le bourbier syrien, réclamons la fin de l'arme atomique et soyons porteur d'une idée neuve pour les Nations-Unies et le monde, une idée neuve et pourtant ancestrale : la paix !
Antoine LASAK